On a coutume de citer Malraux qui voyait dans le 21° siècle un siècle spirituel ou pas de siècle du tout. De fait, depuis le début de ce millénaire, la religion est convoquée à tous les étages de la communication médiatique pour éclairer, expliquer, justifier, légitimer a priori ou a posteriori ce qui ressemble de plus en plus à du clivage, de l’exclusion, de la stigmatisation, du rejet de l’Autre. Qu’en est-il réellement de ce « fait religieux » ? Avons-nous encore la possibilité de poser les questions de la spiritualité sans se laisser enfermer dans des stéréotypes, des amalgames, des accusations, des clivages ? Y-a-t-il aujourd’hui véritablement absence, excès ou détournements de spiritualité ?
Peut-être conviendrait-il au préalable de s’entendre sur les mots. De distinguer au sein de cette nébuleuse nommée « religion » les notions de foi, de pratiques et rituels ou encore d’appartenance. De comprendre l’irrationnel qui traverse toutes les pratiques humaines, même (voire surtout) celles qui s’affirment rigoureusement scientifiques, comme la fameuse « neurothéologie ». D’appréhender enfin ce qui manque et manquera toujours dans les machines et les robots qui nous entourent et nous encerclent de plus en plus.
Voilà le thème, ambitieux, que REGARDS se propose d’aborder lors de cette rencontre.
Programme
Serge Gerbaud : La religion à l’épreuve du social, histoire et actualité
Stéphane Tessier : Foi, croyance, communauté, appartenance, identité, peut-on distinguer religion et spiritualité ? Quelques parallèles avec la finance (en suivant Pierre Legendre).Texte de l’intervention
Rony Brauman : Religiosité et humanitaire : quand l’humanitaire est convoqué au chevet des conflits dits religieux, devient-il lui-même une nouvelle spiritualité humaniste, re-ligion réinventée ?
Étienne Le Roy : Lorsque le foncier appartient aux esprits, peut-il y avoir absence de spiritualité ? Texte de l’intervention: Eloge de l’animisme
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