L’anthropologie, discipline dont les formes ont grandement évolué depuis plusieurs décennies, se retrouve clivée entre deux tendances qui, hélas une récente expérience nous l’a montré, ne tendent pas à se rapprocher. D’une part l’anthropologie dite « pure », se présentant comme une science qui refuse de participer à la vie sociale, sous prétexte de ne pas « s’abâtardir » ou « s’instrumentaliser ». Posture du sage (ou du fou) sur la colline qui s’arroge le droit de contempler du haut la réalité, en évitant de s’engager dans la vie sociale, promulguant des obligations et des interdits au nom du dogme de la pureté.
À ses côtés, et sous ce regard méprisant et excluant, l’anthropologie « appliquée » qui se donne pour objectif de mettre en œuvre les concepts et outils de décryptage de l’anthropologie non seulement pour produire de la connaissance mais surtout pour aider à construire ou renouveler un lien social, prenant en compte les différences de perception du monde et les façons de s’y insérer. Loin de s’abstenir de toute réflexion éthique, cette application se dote au contraire de tous les moyens d’éviter les dérives manipulatoires qu’à juste titre on pourrait craindre. Le contact direct avec les personnes exige en effet une rigueur redoublée que la seule posture de pureté est loin de garantir.
Aujourd’hui, il semble utile de faire un point sur les activités concrètes que l’association REGARDS mène depuis plusieurs années, en posant clairement la question des limites et des conditions d’acceptabilité éthique de cette application de la discipline anthropologique.
Programme
Stéphane Tessier : Application de l’anthropologie : l’anthropologue au-delà des contingences ou acteur social à part entière (même à son corps défendant) ? À propos d’une incursion dans le sud dogmatique de l’anthropologie.
Botimela Loteteka, Véronique Dorner : l’intermédiation culturelle au tribunal pour enfants de Créteil, deux ans d’expériences, cadre éthique de l’intervention, perspectives.
Monique Bouthelot, Stéphane Tessier : Formation à l’interculturalité des futures puéricultrices : bilan de cinq années d’expériences.
Poster un Commentaire