Comment la pédagogie de l’interstice peut aider à réfléchir cette contradiction ?
Depuis 1905, la loi française institue la séparation du religieux et du civil. L’objectif était, entre autres, à l’époque, de protéger la société civile des dogmatismes religieux et de l’emprise de l’Église, essentiellement catholique, sur le politique.
De fait, cette laïcité s’est érigée en une structure dogmatique originale, paraphrasant le religieux dans ses affirmations et ses commandements. Historiquement il est intéressant de revisiter les transpositions moralistes de concepts religieux comme transgressions : les 7 péchés capitaux en particulier.
Le procès de Nuremberg a marqué une étape décisive dans la conception du vivre ensemble à partir de laquelle aucun dogme moral ou religieux ne devait trouver de légitimité dans la sphère publique, laissant ouvert une réflexion et un débat critique en permanente évolution, inscrits dans l’éthique. Mais, pour paraphraser Pierre Legendre, est-ce suffisant pour gouverner le monde ?
La réflexion sur l’interstice et l’institution peut aider à mieux percevoir certains renouvellements dogmatiques moraux ou religieux qui se font jour actuellement, semblant combler ce qui peut être perçu comme une vacance ou une carence. La question du genre à l’école, telle qu’elle est posée par certains parents et des enseignants, en est une illustration.
Poursuivant les débats de REGARDS sur la diversité des représentations de l’égalité, de l’équité, de la solidarité dans nos sociétés, on se demandera si la laïcité ainsi conçue est compatible avec la diversité, avec l’émancipation ou avec les différents rassemblements rapidement qualifiés d’identitaires ? Autrement dit, est-elle un concept institutionnalisant ou une idée interstitielle ?
Avec la présence des membres de REGARDS et de Fayçal El Karoui, anthropologue
Du fait du refus de certains intervenants, les enregistrements ne sont pas en ligne.
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